L'assurance vie en pratique : optimiser son contrat au quotidien (mini-série sur l'assurance vie, épisode N°3/3)

Article rédigé le jeudi 12 juin 2025.

Après avoir exploré le fonctionnement de l’assurance vie en 2025 puis décrypté sa fiscalité, nous concluons notre mini-série par l’aspect le plus concret : comment optimiser la gestion de son contrat

Car au-delà de la souscription, l’assurance vie est un placement vivant qui nécessite un pilotage adapté à l’évolution des marchés, de votre situation personnelle et de vos objectifs patrimoniaux.

Entre arbitrages opportuns, rachats optimisés ou encore mise à jour des clauses bénéficiaires, découvrons ensemble les bonnes pratiques pour tirer le meilleur parti de votre contrat d’assurance vie.

 

1. Les arbitrages : l’art du timing et de la mesure

L’arbitrage consiste à transférer tout ou partie de votre épargne d’un support vers un autre au sein de votre contrat. Cette opération, généralement gratuite ou peu coûteuse, est l’un des principaux leviers d’optimisation.


Quand arbitrer ?

Contrairement aux idées reçues, il n’existe pas de « bon moment » universel pour arbitrer. Plusieurs situations peuvent toutefois justifier une opération :

  • Évolution de votre profil de risque : rapprochement de la retraite, changement de situation familiale, modification de vos objectifs
  • Déséquilibre de votre allocation : quand la performance différenciée des supports modifie significativement votre répartition initiale
  • Opportunités de marché : phases de forte volatilité créant des points d’entrée attractifs
  • Sécurisation de plus-values : transfert d’une partie des gains vers des supports plus sécurisés
 
Comment procéder efficacement ?

La règle d’or : éviter les mouvements impulsifs et privilégier une approche progressive.

Exemple pratique : Madame Épargnante dispose d’un contrat réparti initialement à 60% en fonds euros et 40% en unités de compte. Après trois ans, les UC ont surperformé et représentent désormais 55% du contrat.

Plutôt que de revenir brutalement à la répartition initiale, elle peut :

  • Orienter ses nouveaux versements vers le fonds euros
  • Effectuer un arbitrage partiel de 10% des UC vers le fonds euros
  • Programmer un rééquilibrage automatique à intervalles réguliers
 
Les outils de gestion automatisée

La plupart des contrats modernes proposent des mécanismes de pilotage automatique :

  • L’investissement progressif : étalement des versements sur plusieurs mois pour lisser les points d’entrée
  • La sécurisation des plus-values : transfert automatique vers le fonds euros lorsque les UC atteignent un certain niveau de gain
  • Le rééquilibrage automatique : retour périodique à l’allocation cible

 

2. La stratégie de rachats optimale

Le rachat, total ou partiel, doit s’inscrire dans une réflexion patrimoniale globale qui tient compte de la fiscalité et du calendrier.


L’impact de l’antériorité fiscale

Nous l’avons vu dans notre précédent article : l’ancienneté du contrat influence directement la fiscalité des rachats. Cette donnée doit guider votre stratégie.


Cas pratique : Monsieur Prévoyant détient deux contrats :

  • Contrat A : ouvert il y a 12 ans, valeur 80 000€
  • Contrat B : ouvert il y a 6 ans, valeur 50 000€

S’il souhaite récupérer 20 000€, il aurait intérêt à privilégier le contrat A qui bénéficie de l’abattement de 4 600€ après 8 ans, contre le contrat B soumis au PFL de 12,8% ou au barème de l’IR. Bien évidemment, nous aurons veillé à ce que l’assiette d’imposition du contrat le plus ancien soit effectivement plus basse (voir notre article https://www.linkedin.com/posts/groupe-bouvier_assurance-fiscalitaez-placement-activity-7036734334652837888-uSC5?utm_source=share&utm_medium=member_desktop&rcm=ACoAABVRJZsB1LIct-9zMJchJc-vsk85PYhzQ1U )


Les rachats programmés : régularité et optimisation

Pour se constituer des revenus complémentaires, les rachats programmés présentent plusieurs avantages :

  • Lissage fiscal sur plusieurs années
  • Optimisation de l’abattement annuel de 4 600€ (là je ne comprends pas bien)
  • Discipline dans la stratégie de décaissement

Exemple : Un retraité souhaitant se procurer 500€ mensuels supplémentaires peut programmer des rachats de 6 000€ par an, restant ainsi sous l’abattement et limitant sa fiscalité sur ses retraits. (Les prélèvements sociaux ne sont pas concernés par l’abattement et continuent donc de s’appliquer)

 

3. La gestion optimale des versements

Versements libres vs versements programmés

Chaque modalité présente ses avantages selon votre situation :

Versements libres : flexibilité maximale, possibilité de profiter d’opportunités ponctuelles (13ème mois, prime, héritage)

Versements programmés : discipline d’épargne, lissage des points d’entrée sur les marchés, automatisation de l’effort d’épargne

La stratégie de l’investissement progressif

Particulièrement pertinente en période d’incertitude, cette approche consiste à étaler un versement important sur plusieurs mois.


Exemple : Plutôt que d’investir 60 000€ d’un coup sur des UC en période volatile, vous pouvez programmer 6 versements de 10 000€ sur six mois, réduisant ainsi l’impact d’un éventuel point d’entrée défavorable.


4. L’évolution de la clause bénéficiaire : un impératif souvent négligé

La clause bénéficiaire mérite d’être revue régulièrement pour s’adapter aux évolutions de votre situation familiale et patrimoniale.


Les événements déclencheurs d’une révision
  • Mariage, divorce, PACS
  • Naissance d’un enfant
  • Décès d’un bénéficiaire
  • Évolution significative du patrimoine
  • Changement de stratégie successorale

Au-delà de la clause standard

La clause « standard » (conjoint puis enfants) peut être enrichie pour optimiser la transmission :

Clause à options : Permet à un bénéficiaire de choisir entre plusieurs quotités celle dont il aura besoin et de laisser le solde à un ou plusieurs autres bénéficiaires

Clause avec répartition : Détermine précisément les quotes-parts de chaque bénéficiaire 

Clause démembrée : Distingue usufruit et nue-propriété pour permettre au conjoint de percevoir des revenus tout en préservant les droits des enfants tout en optimisant la fiscalité

Exemple : Un chef d’entreprise peut prévoir une clause attribuant pour 50% des capitaux l’usufruit à son conjoint et la nue-propriété à ses enfants, permettant au conjoint de disposer des revenus tout en préparant la transmission aux enfants et pour les 50% restant la possibilité pour le conjoint de recueillir la totalité, la moitié ou le quart de ces fonds, le solde étant attribué aux petits-enfants par parts égales entre eux.


Conclusion : l’assurance vie, un placement qui se mérite

L’assurance vie n’est pas un placement souscrit à un instant T, immuable et laissé dans un coin. Sa richesse et sa flexibilité nécessitent un minimum d’attention et de pilotage pour en exploiter pleinement le potentiel.

Cette série d’articles vous a donné les clés pour comprendre, maîtriser et optimiser ce placement incontournable. Mais chaque situation étant unique, l’accompagnement d’un professionnel reste souvent la meilleure garantie d’une stratégie adaptée et optimisée.

Notre équipe reste à votre disposition pour vous accompagner dans la gestion et l’optimisation de vos contrats d’assurance vie.

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